

Deux films de André Menras
réunis sur un DVD édition spéciale
Deux pavés dans la mare de l’omerta que ces documents uniques, aucun réalisateur n’ayant jusqu’ici été autorisé à filmer les pêcheurs-plongeurs viêtnamiens dans cet archipel du Viêtnam interdit par la Chine.
Aucun documentaire n’a pu ainsi donner la parole aux veuves en détresse pudiquement ignorées et aux pêcheurs agressés et meurtris.
Deux appels au sursaut solidaire de la communauté internationale
![]() | ![]() | ![]() | ![]() | ![]() | ![]() | ![]() | ![]() | ![]() |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
![]() | ![]() | ![]() | ![]() |
Film 1
Les Chevaliers des Sables Jaunes
Durée : 25 minutes
Format : 16/9
Année : 2017
Audio : français et viêtnamien
Sous-titres : anglais, chinois et tchèque

Ils sont 15 à prendre la mer sur un bateau à coque de bois fraîchement réparée après un récent éperonnage, avec un moteur fragile souvent en surchauffe et des mastodontes chinois carénés d’acier à proximité. Pour chaque homme, quatre heures par nuit à chasser plusieurs dizaines de mètres sous l’eau, en respirant l’air chaud fourni par le compresseur dans la cale.
Seuls, à plusieurs centaines de kilomètres de la côte, sans aucun moyen technique contre les accidents de décompression et loin de tout secours. Avec l’extrême fatigue qui s’accumule au fil des jours, accentuée par les violents caprices de la mer.
«Ce film témoin est le fruit d’un périple de 1000 km et de 27 jours avec un équipage de jeunes pêcheurs-plongeurs du village de Bình Châu, province de Quảng Ngãi, au centre du Viêtnam. Un appareil photo, un carnet de notes et beaucoup de complicité avec ces hommes durs à la douleur et solides face au danger.
Le départ s’est organisé dans une étrange atmosphère de clandestinité où j’ai été guidé, caché, protégé par ces familles pauvres, comme un guérillero pendant la résistance à l’occupant, ma situation ainsi que la leur étant illégales selon le code de la pêche viêtnamien. Mais ma fierté, et la leur plus encore, n’est pas d’avoir bravé l’interdit des autorités, bien au contraire. Notre fierté est d’avoir affirmé ensemble dans cette zone à hauts risques, des droits fondamentaux à la vie, au travail et nos droits citoyens à la souveraineté.
Notre retour, de nuit, fut tout aussi épique : débarqué au large dans un coracle poussif qui prenait l’eau, soulagé de mes bagages par des femmes de pêcheurs qui m’attendaient l’eau jusqu‘au ventre, escorté par elles du rivage à une demeure voisine et conduit à moto vers un lieu reculé, hors des regards indiscrets, pour mes premières heures de mal de terre. «Bác Hai», l’oncle numéro 2, était sain et sauf, mis à part une épaule plusieurs fois luxée.
Pourquoi "les chevaliers" ? Parce que ces hommes à la noblesse tranquille face au danger naturel ou humain sont de vrais aristocrates de la mer. Cette musique viêtnamienne naturellement diffusée sur le pont alors qu’ils pêchent à 35 mètres sous l’eau entourés de bateaux chinois à l’endroit même où ils ont été agressés seulement quelques mois plus tôt, à 7 milles à peine de l’île militarisée de Lincoln, restera à jamais gravée dans mon souvenir».
André Menras
Extrait :
Le film :

![]() | ![]() | ![]() | ![]() | ![]() | ![]() | ![]() | ![]() | ![]() |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
![]() | ![]() | ![]() | ![]() | ![]() |
Film 2
La Meurtrissure
Durée : 60 minutes
Format : 4/3
Année : 2010
Audio : français et viêtnamien
Sous-titres : anglais et chinois
Depuis la nuit des temps, pêcheurs et marins fréquentent l'archipel des Paracels (Hoang Sa) au large des côtes du centre du Viêtnam. Depuis des siècles, l'empire d'Annam puis le Viêtnam y affirment leur souveraineté. Mais depuis 1974, la marine de guerre chinoise occupe ces îles et leur espace maritime.
Du coup, les pêcheurs viêtnamiens locaux sont piégés dans un conflit de souveraineté à dimension géostratégique. «Certains ont été pris en otages par les militaires chinois, d’autres se sont fait confisquer leurs prises ou détruire leur bateau. Certains ont même été tués par balle !» explique André Menras. Ce réalisateur franco-viêtnamien a mené l’enquête. Il a interrogé «ces héros ordinaires qui continuent à partir à la pêche, tant par nécessité que par fierté».
Il a filmé leur détresse et la solitude des veuves. Au désespoir des habitants de la région, peu à peu, les chalutiers viêtnamiens cèdent du terrain et sont remplacés par des chalutiers chinois escortés de vaisseaux de guerre.
«"La meurtrissure" égrène les témoignages de pêcheurs et de veuves racontant les attaques de bateaux viêtnamiens par la marine chinoise, l'emprisonnement des équipages et leur libération contre rançon». L’Express.
«Ce documentaire est un hommage à ces hommes et à leurs familles qui ne disposent même pas des ressources nécessaires pour honorer leurs morts». La Marseillaise.
Extrait :
Le film :

L'auteur
André Menras
(Hồ Cương Quyết)
Depuis son arrivée au Vietnam en pleine guerre américaine en 1968 pour y enseigner le français, l’auteur, fils de paysan du sud de la France, a été marqué par ce pays et par ce peuple au point qu’il en a pris la nationalité et en parle la langue. De la prison politique à Saigon puis ses combats en France et ses films interdits… un demi-siècle d’amour profond et de désillusions sans cesse surmontées par un espoir obstiné. Toujours aux côtés d’un Viêtnam qui refuse de perdre une indépendance et une liberté pour lesquelles il a tant donné. Son dernier film «Les Chevaliers des Sables Jaunes» est un moment de cette singulière saga.
1968 : Un an après sa sortie de l’Ecole normale d’instituteurs de Montpellier, André Menras part au Viêtnam enseigner le français au titre de la coopération. La guerre est à son comble, juste après l’offensive générale des forces de libération nationale. Il a 23 ans.
1970 : Il est arrêté et emprisonné à Saigon pour avoir déployé le drapeau du FNL du Sud-Viêtnam et diffusé des tracts en viêtnamien demandant le retrait des troupes américaines et étrangères.
1973 : Sous la pression de grandes organisations comme le Secours populaire français et Amnesty international, il est libéré et expulsé par le régime de Saigon, quelques jours avant la signature des Accords de Paris.
1973-1974-1975 : Il co-écrit un livre («Nous accusons», paru aux Editeurs Français Réunis) et fait un tour du monde à l’invitation de différentes associations, syndicats et partis politiques pour témoigner des conditions d’emprisonnement.
1975 : Fin de la guerre. Il reprend son métier d’instituteur dans un petit village de l’Hérault.
1977 : Court retour au Viêtnam à l’invitation du gouvernement de la République Démocratique du Viêtnam.
2001 : Dans son dossier de fonctionnaire, l’Education nationale qualifie ses deux ans et demi de prison de «congé pour suivre son conjoint». Il mène alors un difficile combat pour la reconnaissance officielle par le gouvernement Fabius de l’action pacifique, politique et humaine qui lui a valu la prison. Après une année de démarches et de mobilisation syndicale et associative, il campe six jours et nuits sur le clocher de la cathédrale Saint-Nazaire de Béziers en décembre. Le gouvernement finit par reconnaître la réalité de son emprisonnement politique. Départ à la retraite.
2002 : Il retourne au Viêtnam après 25 ans d'absence. Il est fait Citoyen d’honneur d’Hồ Chí Minh Ville et crée une association franco-viêtnamienne d’échanges pédagogiques.
2003 : Changement de gouvernement (Raffarin) et remise en cause des engagements pris par le gouvernement Fabius. Après un an de mobilisation et de démarches, il passe 46 jours et nuits sur le clocher de la cathédrale de Béziers. Le gouvernement Raffarin finit à son tour par reconnaître les engagements pris précédemment.
De 2003 à 2008 : André Menras multiplie les séjours au Viêtnam.
2009 : Il est le premier étranger à recevoir la nationalité viêtnamienne des mains du Président de la République M. Nguyễn Minh Triết.

2010 : Avec l’aide de la télévision d’Hồ Chí Minh Ville, il réalise le film documentaire «Hoang Sa Vietnam : la meurtrissure» sur le sort des veuves de pêcheurs viêtnamiens agressés par les forces chinoises dans l’archipel des Paracels. Le film est interdit de projection au Viêtnam pour des raisons de bonnes relations entre le Parti communiste chinois et le Parti communiste viêtnamien. Pendant trois ans, ce documentaire ne peut être projeté que de façon militante en France, en Allemagne, en Tchéquie, Pologne… Sous la pression de l’opinion à l’intérieur et à l’extérieur du Viêtnam et à l’occasion d’une agression chinoise en 2014, il a finalement été présenté, bien que de façon confidentielle, à Hà Nội, Đà Nẵng et Hồ Chí Minh Ville…
2017 : André Menras réalise un autre film, comme une suite du premier, avec un équipage de pêcheurs-plongeurs viêtnamiens dans l’archipel des Paracels interdit par les Chinois.

Quelques écrits de l’auteur :
- «Rescapés des bagnes de Saigon, nous accusons» Editeurs Français Réunis, 1973.
- «Laos, Cambodge et Viêtnam : premiers dominos de l’expansionnisme chinois ?» by André Menras in Recherches internationales N°86, avril-juin 2009.
http://www.recherches-internationales.fr/RI86_pdf/RI86_MENR_pdf.pdf
- «André Menras : "tâches d’huile" et "coups de bélier. L’affaire de la plateforme de forage chinoise». Mémoires d’Indochine
https://indomemoires.hypotheses.org/tag/andre-menras
- «Mer du Sud-Est asiatique : Chronique d’un hold-up annoncé» par André Menras in Mélanges Charles Fourniau. Ed. Indes Savantes.

![]() | ![]() | ![]() | ![]() | ![]() | ![]() | ![]() | ![]() | ![]() |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
![]() | ![]() | ![]() | ![]() | ![]() | ![]() |

Trente-quatre photos comme autant de moments de vie saisis à la volée ou à l’affût, selon l’humeur, les caprices du temps et le travail des hommes. Les clichés sont accompagnées d’un reportage écrit du périple, d’un bref décryptage du contexte géopolitique et d’une carte retraçant l’itinéraire suivi.
L’exposition peut être réduite au nombre de photos souhaité. Elle peut être expédiée ou accompagnée par l’auteur qui, à l’occasion peut présenter son film de 24 minutes «Les Chevaliers des Sables Jaunes» et animer un débat.
L'expo-photos
30 x 45
FINEART HAHNEMUHLE
DIBOND
30 x 45 cm
Rail
Format de la photographie :
Papier :
Montage sur support :
Taille du cadre :
Élément d'accrochage :
Caractéristiques techniques pour l’exposition :